Quelle place pour les terrasses dans l’agriculture des prochaines décennies ?
Quelle place pour les terrasses dans l’agriculture des prochaines décennies ?
C’était l’une des questions abordées à l’occasion des rencontres « Acteurs et Chercheurs des Terrasses de France et d’ailleurs » organisées par le CERMOSEM et ITLA France au Pradel le 30 novembre et 1er décembre.
Les terrasses de l’Ardèche, choisies pour accueillir cette manifestation, témoignent des dynamiques des territoires qui les ont construites. C’est ce qu’ont pu vérifier la soixantaine de participants (agriculteurs, élus, techniciens, membres d’associations, chercheurs…) venus pour l’essentiel de France. Mais cette manifestation accueillait également des chercheurs du Maroc, de Corse, ainsi qu’une délégation d’ITLA (Alliance Mondiale pour les Paysages de Terrasses) originaire de Slovénie, d’Allemagne, de Suisse et même du Pérou.
Vendredi 30 novembre
La première journée était consacrée à des communications et des ateliers de travail.
Les participants ont souligné la nécessité de faire reconnaître les terrasses comme ressource paysagère majeure.
Ils ont aussi réfléchi sur l’intérêt des terrasses et des terroirs qui leurs sont associés dans la fourniture de produits de grande qualité qui pourraient accompagner la transition alimentaire en cours.
Les agriculteurs présents ont rappelé que le surcoût du travail sur les pentes devrait être reconnu par une meilleure valorisation des productions issues des terrasses. Cette reconnaissance pourrait faire l’objet d’un label « terrasses » (ex : Les « Oignons Doux des Cévennes » dans le Gard).
Face aux changements climatiques les aménagements de terrasses jouent un rôle important pour limiter l’érosion et les risques d’incendie. Les chercheurs présents (IUGA ; INRA, IRD …) ont affirmé que ces terrasses étaient aussi, pour celles qui sont encore entretenues, des terroirs d’innovations alors que ces agricultures de pente étaient considérées jusqu’à une date récente, comme des modèles inadaptés à l’économie moderne.
Enfin les professionnels de la pierre sèche ont rappelé que remonter des murs en pierre sèche ne coûtait pas plus cher que leur réfection en béton.
Cette première journée a été également l’occasion de réfléchir à la construction d’un réseau français d’ITLA qui permettrait à tous les acteurs travaillant autour de la problématique des terrasses de porterdes projets communs et de partager des expériences. Les participants ont tous reconnu l’intérêt d’un tel réseau et proposent de réfléchir à la forme que pourrait avoir ITLA France : association ? alliance ? etc…
Samedi 1er décembre
La seconde journée s’est déroulée sur le terrain autour de Joyeuse, sur différents « hauts lieux » des terrasses ardéchoises, qui font aussi l’identité du département et de la région Auvergne-Rhône-Alpes avec le slogan : « Les beaux paysages font de bons produits »
Hervé Thoulouze, agriculteur à Rosières a montré comment la viticulture et l’oléiculture maintenaient des paysages de qualité dans les espaces périurbains menacés par le mitage de l’habitat. A Vernon, François Allamel a permis à la délégation de découvrir une vigne de Chatus, datant de 1883, portée par une terrasse bordée de majestueux murs en grès. A Ribes, Eric Bertoncello, technicien à la Chambre d’agriculture a présenté les résultats des actions de relance de la castanéiculture ardéchoise, développées en partenariat avec le Parc Naturel régional des Monts d’Ardèche.
Aujourd’hui, ce sont 5000 ha de châtaigneraies productives qui ouvrent de nouvelles perspectives aux paysages de terrasse des Cévennes et des Boutières. Enfin, Jean Claude et Sylvain Balmelle ont accueilli la délégation sur son exploitation caprine, productrice de Picodon AOC, qui permet le maintien de 10 ha de pâturages en terrasses.
La visite s’est terminée par la découverte des terrasses en schistes de Saint André Lachamp, véritables œuvres d’art, faites d’une alternance entre des pierres massives et d’autres plus fragiles. Elles témoignent du génie humain, capable de relier la nature aux cultures locales. C’est ce génie qui a permis la construction de ces véritables cathédrales des pentes que sont les terrasses ardéchoises. C’est le maintien de ces savoir-faire locaux et leur association à des productions spécifiques qui permettent aujourd’hui, leur renouvellement.
En fin de journée l’ensemble des participants remerciaient chaleureusement les quatre piliers de l’organisation de cette rencontre : Pierre Antoine Landel (Géographe du CERMOSEM et Président du Comité Scientifique du Parc Naturel des Monts d’Ardèche), Nicolas Sénil (Géographe du CERMOSEM) et Catherine et Jean-François Blanc membres du comité international d’ITLA (International Terraced Landscape Alliance) chargé du projet de création d’une antenne française d’ITLA.
3950 €
chambonas
|
|
20 €
CHOMERAC
|
|
2 000 €
vernosc les annonay
|
Hameau La crotte
07260 Rosières |
|
260 impasse du plot
07380 Meyras |
|
Domaine du Planas - D359
07200 Ailhon |