Présence anormale de Tritium

Présence anormale de Tritium au Tricastin - Septembre 2013 : 

Lundi 16 septembre, dans un communiqué de presse, l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) nous apprend la "présence anormale de tritium" dans les eaux souterraine du Tricastin et semble ainsi remplir son rôle de contrôle et d’information sur le fonctionnement de l’industrie atomique.

Toutefois, elle ne rend publique ses injonctions que 4 jours après les avoir notifiées à EDF mais surtout plus d’un mois et demi après la détection de "fuites" par l'exploitant ( "lettre d’information" de la Centrale EDF d’Aout 2013, N°104 - non encore publiée sur le site officiel).

Les premières constatations datent du 2 Aout et font état de rejets multipliés par 15 sous le réacteur N° 2 et par plus de 40 sous le réacteur N°3 ! L’ASN n'a inspecté les lieux qu'au 28 aout. 45 jours pour aviser le public et la presse, de quoi faire rêver TEPCO au Japon ...  

Premier constat, dans les premiers jours d’un incident nucléaire seul l'exploitant (EDF ou AREVA) et L’ASN sont informés. La Commission Locale d’Information auprès des Grands Équipements Énergétiques du Tricastin (CLIGEET) dont la mission est d’ « assurer l’information et la transparence auprès des riverains du site nucléaire de Tricastin en ce qui concerne les impacts de ce site en matière de sûreté, de radioprotection et d’environnement » n’est même pas avisée et ses membres (élus locaux, experts, associations, syndicats …) sont systématiquement renvoyés …. Sur le "service communication" d’ EDF.

Deuxième constat, EDF répond systématiquement à côté de la question posée. L’objectif : rassurer les médias et la population. Ainsi pour la pollution des eaux au Tritium on répond que ce sont les eaux « confinées dans l’enceinte géotechnique de la centrale», soit au sein de la nappe phréatique du lieu. Donc pas de danger. Circulez il n’y a rien à voir !

Mais pourquoi ce pic de tritium ? Quels sont les équipements à l’origine de ce pic ? Cette augmentation de Tritium est-elle ou pas la conséquence d’un dysfonctionnement d’un réacteur ? Quelles conséquences pour les installations, les salariés et l'avenir de cette nappe ?

Pourquoi EDF ne laisse-t-elle pas un organisme indépendant répondre à ces questions ?  Même confinées dans une enceinte bétonnée, ces eaux contaminées au Tritium seront rejeté en définitive dans le Rhône par dilution de petites doses, certes, mais suffisamment pour confirmer une nouvelle fois la présence, relevée par la CRIIRAD,  de tritium  à un niveau nettement plus élevé dans le Rhône en aval de la centrale du Tricastin.

En conséquence Sortir du Nucléaire Drôme Ardèche (SDN26-07.org) condamne fermement ce fonctionnement opaque d’EDF (et des exploitant en général) et de l’ASN. D’autre part exige des réponses claires et publiques sur les causes de cette augmentation spectaculaire (40 fois) du taux de Tritium sous la centrale du Tricastin.

SDN 26-07 réclame, en outre, la présence d’organismes indépendants de l’industrie atomique pour effectuer les contrôles et demande à M. GUILLAUME, vice-président du Sénat, Président du Conseil Général de la Drome, et Président de la CLIGEET, d’imposer un devoir d’information immédiat des élus et associations membres de cette  commission.

Infos / Renseignements :
Dominique Malvaud : 06 72 07 76 42.
Pierric Duflot : 06 28 34 73 32.